Ruses de la pieuvre
par Yadine Aziz
Le rêve aujourd’hui est un amour qui arrose le circuit sec de notre vie,
souffle une âme dans notre cimetière silencieux,
fait mouvoir les aiguilles de notre pendule rouillée.
Résurrection puissante est l’amour.
Là-bas, dans ces décombres paralysés
par la bombe des jours.
Là-bas, dans des îles inexplorées.
Nous creusons..
nous creusons par les escaliers de la pensée,
nous creusons par les pioches des yeux.
Nous sculptons…
nous sculptons nos mots dans l’erreur, dans le soleil.
Nous ourlons…
nous cousons notre amour
par les ficelles du récit et du symbole
pour embellir par un plumage autre
Le chemin, de notre vie, embrouillé.
Quoi ?
Les seringues des jours m’embaument
Sur le tapis du cruel Ramsès.
Asphyxiées, elles, nos voix.
Blessées, elles, nos voix
par les rasoirs des souffrances
par les rochers hostiles de Sisyphe.
Fatigués
nous sommes fatigués par le miroir,
par les miroirs des morts.
Fatigués
nous sommes fatigués par nos cadavres gisants
sur le pays de la pieuvre.
Un silence nous a tronçonnés, nous tronçonne,
où nos visages ont parlé des espérances du cœur.
Indésirable, ce cœur, seulement dans le pays de la pieuvre.