vendredi 30 avril 2010

Lucide toi le temps !


Lucide toi le temps !
par
Yadine Aziz

Poisson fugitif est le temps ;
ce nomade indéfini éclaire le jour
ce témoin taciturne noircit la nuit.

Pour couler dans les ténèbres des océans…
Cette ovni part de la goûte, au ruisseau, à l’Océan.

Ainsi…
Hélas…
revenir s’oppose t-il au devenir ?!

Ce prédateur m’a agressé d’une blessure visible.
Mais comment le rendre visible lui l’invisible ?!

Vient le jour, à peine je communique avec le temps
Or le soir vient, le temps s’éclipse dans son terroir, le noir.
Quelle ironie de deux vivants solitaires !

Que dis-je sur le temps ?!
Lui, le maître des maîtres.
Lui, le poète des poètes.

1 commentaires:

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

LA POESIE RONGEE PAR SES VERS

La poésie de nos jours, surtout la poésie d'auteurs inconnus, est tombée en totale désuétude.

Par le simple fait que n'importe qui écrive de la poésie aujourd'hui, autant dire tout le monde, elle ne vaut plus rien. La poésie de nos jours ronronne. Et lorsque la rime pour se démarquer cherche à aboyer, hurler, rugir, elle ne fait que lamentablement braire : la corde poétique a été archi usée depuis un siècle. Ecrire en vers, c'est mal écrire.

Défenseurs des Lettres, au lieu de vous alarmer du déclin de l'intérêt du public pour les ouvrages de rimes, huez plutôt les derniers poètes qui s'ingénient à parasiter la littérature de leurs "admirables inspirations" couchées à travers recueils, feuillets et autres minces supports voués à une glorieuse mais -Dieu merci !- hypothétique postérité ! Compatissez au sort que réservent ces méchants poètes à leur lectorat sombrant dans une fatale léthargie au contact de leurs rêveries nombrilistes... La poésie en vers est bel et bien morte, et c'est tant mieux !

Le naufrage de cette poésie maintenue sous perfusion dans les cercles ultra confidentiels, autarciques et sclérosés n'en est que plus pathétique : chaque jour ressuscitée grâce au mirage de l'auto congratulation entre adeptes, elle perd progressivement en crédibilité.

La poésie, je veux dire la poésie versifiée, ne vaut rien si elle n'est pas baudelairienne.

Personnellement j'ai la décence et le bon goût de ne pas versifier afin de ne pas faire mourir d'ennui mes lecteurs. N'oublions pas que le versificateur se fait surtout plaisir à lui-même. J'ai compris depuis longtemps que la poésie versifiée ne valait rien si elle n'était pas baudelairienne. Ou hugolienne.

Bref, un Dupont qui versifie n'est qu'un tueur de poésie.

Le versificateur à notre époque n'est qu'une plume décidément bien légère cherchant à donner corps à ses jolies niaiseries et fausses profondeurs -qui ne sont que fosses- auprès d'un lectorat aussi minoritaire que complaisant. Je considère la poésie versifiée contemporaine comme de la masturbation littéraire dans sa grande majorité.

La vraie poésie versifiée est avant tout une technique. Elle doit se distinguer des poisseux, pesants, maladroits mouvements du coeur en mettant en avant le caractère aérien d'une technique parfaitement mâitrisée porteuse de messages limpides, essentiels, digestes et non pas remorquer de manière informe les surcharges de l'âme en proie à ses délires "nombrilistiques"...

L'authentique poésie est un dessert léger qui s'apprécie à petites doses (et encore, pas tous les jours !) au lieu de cette habituelle mélasse tantôt insipide, tantôt écoeurante.

En un mot, Verlaine ou rien !

C'est cela avoir le sens de la littérature et de la poésie : savoir se taire pour laisser les maîtres perdurer. Ce que je fais précisément en ne versifiant JAMAIS. D'autres l'ont fait avant moi bien mieux que je ne saurais le faire, alors pourquoi s'ingénier à faire moins bien ?

Raphaël Zacharie de IZARRA

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