samedi 19 février 2011

Vers une méditation

Le bonheur est un moment de délice dans une heure. Ces bénisseurs : une image, un visage, une parole, un paysage, une nature.. lèguent. C’est ainsi qu’il est appelé bon-heur.
Une alchimie, le bonheur, qui taraude des atomes dans les tunnels de notre corps pour accéder à la zone de festivité. Un vent qui ouvre la porte de nos supplices. Un balai débarrassant la rivière du deuil ontologique qui nous a inondés depuis les matrices maternelles. Un flâneur,un bohémien fanatique de ses longs voyages. Un invité- spectre à peine manifeste dans un horizon quelconque. Il se disperse, se dissémine dans son hameau inconnu.
C’est une chanson perdue dans les ruelles de la chanson. Un sein d’une mère cruelle qui donne uniquement la fumée. Les mythes du bon-heur, j’en connais assez ! mais ces héros misérables m’ont murmuré sa vérité du ravin, du mausolée. Il est la comédie du silence chez les esprits intuitifs. Il est un miroir qui persiste telle une pupille. L’essaim du doute fuit.
Les oiseaux d’automne viennent. Le bonheur est une métaphysique qu’on entend, qu’on touche et qu’on dit partiellement. Le bonheur préfère l’attente plutôt que la rencontre. Notre quête du bonheur est désarmée. Sur terre, il y a le contentement. Rien ne dure ! Au-delà, le bonheur.

Ivresse d'une plume

Ivresse d'une plume

...enfin tu désires exhiber ton visage au soleil, à faire crier haut ta voix cachée dans les âmes du silence envahisseur. Comment est-ce le puits sombre devient étoiles ? Comment est-ce la rivière blanche devient nuages ?

Te voilà s’écrire sur une terre vierge, sur le corps d’une femme blanche ; son soleil est une vision incarnant les contours du Moi ; sa lumière est une symphonie venant des aïeuls de Babel ; son obscurité est un rythme dans les entrailles, dans ses exils antérieurs défilés par le navire du temps escorté par des oiseaux d’encre.

Vient, ô mon moi, pour traverser tous les lieux dans une nuit écliptique, allons y pour jouer dans ce jardin homérique qui voile ses arbres, ses sources, ses roses et ses promeneurs comme s’ils craignent le jour ensoleillé.

Ton feeling est fragile. Tu n’as pas la force de visualiser le matin. Tu ne tortures même pas un insecte qui dévore ton visage flasque. Dores et déjà, tu reconnais les spectres de la réalité et tu préféres marcher dans/sur l’errance, sans semelles.

Chaque brume est à la base d’une fumée et chaque mer est à la base d’un feu. Toutes les choses méprisent l’homme par la langue de la séparation et de la brûlure. Mais, ô moi, tu t’en fous de cela et tu t’avances tel un romanichel dans le dédale des choses, dans la forêt des fauves. Sur la marge, tu marches marginalisé et dans ta main l’épée de l’empereur par laquelle tu décapites les têtes cancéreuses de la vérité.
... quoi ? j’entends les huées du vécu et les nénées de la meute habituelle. Mais par bleu ! je m’en fous encore une fois.
Je suis obstiné et j’ai opté pour l’océan de l’obstination. Mais oui ! nous sommes des champignons parasitaires qui usurpent les récoltes et les germes ; des virtuoses qui préfèrent la fausse note dans le diapason de la dispositio. Nous choisissons les blâmes au lieu des félicitations. Ainsi sommes nous les enfants de la terre ! Ainsi voudrons nous le devenir des choses !
C’est notre jeu, c’est notre propre comédie humaine ! C’est le secret des cartes sur la table de la sottisse heureuse ! Marchons alors dans cet itinéraire jusqu’au délai indéterminé...

abécédaire de mon poème

Approche l'unité plurielle
Barricade l'automate de fiel

Casse la langue de bois
Dénature l'immonde loi

Enseigne le suc de la fiction
Fonde l'aiguille de la transgression

Germe l'intuition et les flots
Habite la forêt des mots

Isis protèges-tu encore mon enfant
Jupiter détrones-tu encore les plafonds

Dire je rêve donc j'existe et
Lave le regard qui subsiste

Ménage cet éclair pour frémir
Noie ton corps entier pour écrire

Ouvre le robinet de ton inconscient
Prends le mot avec passion

Quantifie ta pure présence
Réveille l'intimité et la vigilance

Supplie la créativité maligne
Thésaurise la droiture bégnine

Usine l'inhabitable
Valse le falsifiable

Wagon lyrique est ma quête
Xénophobie n'est pas ma fête

Yacht de rêves est la poésie
Zèle et amour sont la poésie
...

Lire la toile

J'ai emboîté tes pas
tes traces confuses me convoquent
ta toile me déchire
et je suis le pinceau divisé
seule la pluie fait une unique présence
et ces brûlures dans chaque imaginaire
Ce corps qui chatoie disparition/apparition.


Ces manèges bipèdes papillonnent
dans ces ombrages enténébrés.

Absence de talisman !
Par chance, l'immortalité est là !
une aurore rivale me corrige, moi l'incorrigible !


Ma toile pluvieuse incarne un trou noir
et mes souvenirs engloutis dans la citerne oculaire
En haut, les pas réels s'effacent,
absents, deviennent écriture, mots.
Tragique, l'oeil qui peint
Pleurs qui coulent tels une rivière entremêlée
Tourbillon de haute mer qui fait mal !

Eglogue au désert

Je te vois solitaire dans une chaise vide
zut ! dans une ville triste et livide.

J'entends frapper à ta porte un chameau roi
je vois les sables princiers qui te réclamèrent
comme le bébé réclame le sein de sa mère !
Rien ne t'empêche dans ce voyage blanc
que ces sentinelles noires de l'effroi.

Sois vent alors et le désert sera ta Vérité
car le désert égorge les ténèbres en cécité
Là tu as une lampe et une cible authentiques
car aujourd'hui tu es prophète pour ces oasis énigmatiques.

Ton lit est avachi,
mais le lit du désert est chant ondulatoire,
le désert n'est plus exil ou gâchis,
c'est une patrie de véritables miroirs.

Sois sable donc,
et ce ciel jaune t'enseignera dans un manoir ,
où germent les rêves et s'enterrent les cauchemars !

noeud de la plume

Que me veut donc l'océan de la poésie
et moi la métaphore révoltée dans l'Univers
que me veut la rivière de la poésie
et moi l'eau têtue de toutes les eaux,

je serai le poisson inassouvi de mes vers,
la chimère qui suit le corps de la sirène indomptable.
Ô mon Dieu la Texture se dérobe dans l'ombrine
et le noir
et moi je possède l'oeil qui ne voit pas.

je suis sur l'arène où le sabre combat son gladiateur
je suis la vague qui combat les vagues
je suis le mot que les mots veulent fuir.

une mort autre

S'éclipse le soleil rouge.
heureux, revient le troupeau avec son jouet enfantin;
triste, vient le soir battu
le brouhaha des langues arides raisonnent encore...
Se relaxe le troupeau sur le matelas d' un rêve désolant;
les ruelles sont exténuées !

Dans le gosier de Nemrod
des hilarités d'un troupeau envahisseur s’enracinent
sur le rythme d'un silence double
des oreilles sourdes dansent.

S'éclipse le soleil rouge.
le piaf annonce la mort du berger.
le piaf annonce la longue vie du troupeau.
les couteaux veulent m'égorger moi et ma lanterne.

Un lac de regrets désire m'engloutir,
je vogue dans un piètre souvenir,
je quête sur un nouveau sabir
convenable à la bouche de ce cimetière

Mais dit ô vent !
comment fourbir cette usure gluante,
gisante
dans l'archive de nos âmes, nous le troupeau?
Mais dit ô sage biche !
...

Que justice soit faite !
nous sommes tous des forçats cloîtrés dans un marécage inventé !
Que justice soit faite !
nous sommes tous des trapézistes dans la marge des marges !
Mais que la vie est belle dans le chemin des vivants !
Mais que la vie est délicieuse sous la pluie de la résurrection !

le ciel des prisonniers

Voici l'homme cloué dans sa cellule
prévoyant son passé qui se déroulera ;
voici l'homme agonisant dans sa coquille,
vomissant son mimosa qui se desséchera ;
voici l'homme muré dans la nuit de sa tirelire,
contemplant son corps qui se pilera.

mon ciel est une clairière d'enfance
où librement tu dormiras ;
mon ciel est une fraîcheur d'un fruit
que voluptueusement tu mangeras ;
mon ciel est une magique fenêtre
où chaque aurore ton ibis te visitera ;

les murs

Seul, tu vois les murs comme des sécateurs sadiques

qui tranchent la cascade de mon âme ;

ces portes sont glissades vers l'errance ,

ô fenêtres ! vous êtes des sentiers fallacieux

et vos barreaux , des spectateurs crucifiés ;

les rideaux m'expatrient.

Chaque toile est trame d'un secret ,

d'une lumière ou d'un talion tragique !

Ô homme ! offrande d'un destin belliqueux .

Seul, tu vois l'univers danser dans un mandore psychotique !

D'une vérité que l' homme ignore, le silence raconte !

Voici le miroir de mon âme chatoyante

tantôt une terre et une eau

tantôt une page et une plume .

Ô parois, virgules audacieuses, déchirez ces murs qui broient !

Ô couleurs, cartes identitaires , peignez ces reliefs qui noircissent !

Toi, peintre de la ville inconnue aiguise ton pinceau

et dessine la topographie de mon imaginaire !

Toi, poète de la ville inconnue chante, avec brio,

l'hymne des murs étanches et des abîmes farouches .

La grotte d'Adam

Souvenez-vous combien de fois j 'ai essayé de sculpter cette demeure engloutie par la noirceur?,,,
souvenez-vous combien de fois l'aubaine n'était pas si généreuse pour que je puisse sceller mon hippogriffe pour que je vole dans les hauteurs, près du septième ciel, que je franchis les murs ferrés, les embûches roublardes qui nous guettent durablement.
La-bas dans le lointain, dans le lac j'ai mendié Dieu pour exaucer mon imploration : avoir l'âme du pigeon blanc qui réside dans cette montagne esseulée et étrangère.
Or moi, j 'ai été telle une araignée qui n'a pas trouvé encore sa petite résidence, qui n'as pas encore entamé la broderie et la trame de ses fils qui mènent en bateau toute créature naïve et gobeuse.
Or moi, j ai été telles les chauves-souris qui craignent toute lueur de lumière .
Or moi, j'ai été tel un arbre figé malgré la mobilité de la terre, dans l'attente d'un vent impétueux qui me jette dans le recoin de la démence ou le lointain des lointains!

Aujourd'hui ! j'ai droit à la nage dans les plages de mon Moi, à l'entrée dans ma grotte, à la coiffure du plumage qui alourdit mes ailes pour que je déploie mon tapis-volant.Oui mon tapis-volant car mon voyage entre les astres et les galaxies commencera. Car mon atterrissage près de la montagne solitaire, commencera pour ,finalement, déguster au-dessus de la mer, le café du crépuscule.

Quoi ? j'entends le tambourinage des tam-tam et le corillon des clochettes...j'exterminerai ces insectes qui dévorent mon corps chétif, je démolirai ces briques empestées qui m'ont édifié depuis la douceur de mes ongles.
Puisse maintenant prendre un bain avant cette entrée humble dans ma nouvelle demeure, mais ma grotte m'a lavé d'un lait, d'une poussière, d'une lumière. Ainsi mon corps est devenu brillant comme les trésors, comme les morillons.

Me voici aujourd'hui ménageant ma monture, habillant mes fringues originales tel un révérencieux fidèle, je mets mon tarbouch sincère, mes chaussures magiques pour aller vers ma mélodie exilée dans le long exile.

Me voilà brisant les vagues, chevauchant le dos des cachalots et des fauves de l'océan, sautant d'une montagne à une autre montagne, d'une rivière à une autre rivière, d'un village à un autre village pour embrasser l'âme première et la lumière éternelle qui se sont enterrées par les quatre saisons.

Me voilà donc arrivé pour chanter avec les oiseaux, pour fouiner dans les poubelles de l'automne comme un traîne-savates pour psalmodier avec les dieux, par les mêmes dialectes potentielles; là où il n'y a plus de pleurs, seulement cette chorégraphie et cette danse avec les lettres , avec les mots ...


N.B. un tarbouch : un chapeau arabe.

figure du ring

C'est l'oeil du coeur
qui bourlingue l'espace/temps
C'est ce moteur replet qui
me repousse dès la vision..

J'ai grimpé le boyau du futur,
seulement, je rencontre le passé.

Je pénètre l'océan des paradoxes.
J'ai cramponné la pâte des antonymes
Dans les tombes,
je me faufile.

Je touche les palais éternels.
Dante m'enlace dans la géhenne.

Je mange la pomme. La pomme me mange.
Eve m'embrasse.

Un soleil cannibalisé me cogne.
Sur une Sibérie martiale,
un fruit vieilli chute.

Souffle,je reprends.
Gants, j'enfile.
Un ring nu me désigne.
Un corps cicatriciel flanqué.
Des fantômes s'esclaffent. Des simulacres sifflent.
La terre cabocharde me délaisse.

Des suaires m'enroulent.
Les Fossoyeurs me jettent
dans le ventre de la terre
sans clémence...

La poétique de l'oeil

La poétique de l’œil


Terre de la langue, de la sensibilité..

est l’œil.

Ô matrice fléchée recréant l'existant

toi arbre cachant la forêt du Moi

toi ancêtre qui professe l'erreur et l'essai !

Tu es une rivière secrète

oeil...

verse ton eau de l'enfance

ou tes gouttes de la brisure !

Toi galerie des toiles expérimentales

oeil...

dessine un Monalisa sur le visage

car tu es une toile

et tes sourcils sont des pinceaux !

toi blancheur et ton centre : autre couleur..

Lumière et obscurité !

L’œil gauche ne peut voir l’œil droit

quel rapprochement !

environnement autonome !

présence et absence !

Dans l’œil on trouve les quatre saisons

où l’œil est oiseau

et les sourcils sont ailes !

La poétique de l'oeil
Œil…

Es-tu dans le visage et en dehors de lui,

es-tu boussole pour autrui ?!

Dans le sommeil, seul l’œil s'éclipse

dans ses ténèbres lointains !

métaphysique savante,

ou navire explorateur ?!

Lettre posée dans une grande lettre : l’œil !

Si tu pénètres mon œil tu croiseras ton regard !

corps du poème

Mon buste est une meute de loups qui hurlent

et qui se dresse telle une braise dans une intersection.

Ma main est un léopard enflammé.

Mes doigts sont une rivière en verre débordé.

Mes habits sont multinationalisme différent.

Mon nez respire l'effluve d'encre et de sang.

Voici mes organes !
Qu'ils soient chevauchés par les férus de la stupeur !

Voici mes côtes disséminées telles des feuilles de poésie flottantes !

Mon gosier est crayon et gomme.

Mes yeux sont tunnels dans des toiles éternelles :

mots, sculptures, mosaïque dans l'océan...

est-ce poème de rêve ou rêve du poème?

sont-ce les voyages d'un Sindbad dans l'alphabet sans fin?

ou simplement le sein de mon encrier qui m'envahit?...

mardi 4 mai 2010

Je veux !


Je veux !
par
Yadine Aziz

Je veux retourner à mon enfance

Je veux enlacer ma belle pluie première

Je veux être cet écolier avec son cartable magique

Je veux ce sentier magnétique où je me réjouissais

Je veux mon manteau grand et chaud qui me couvrait

Je veux ce pain, cette odeur d'une rivière d'autrefois

Je veux cette émotion, ce transport, cette aventure

Je veux ce coeur qui m'a aimé étonnamment

je veux cette intégrité...

et moi je ne veux pas une chose

et toi tu veux plusieurs choses !

Fragments


Fragments
par
Yadine Aziz


1- temps

mais retournent les vents, la pluie d'abat

et m'emmène la rivière vers les veillées

moi l'oiseau inconsidéré.

2-entretien

"je suis le feu et la cheminée" dis-je

"moi blanche nuit" les filles du temps disent

déserte, déserte, déserte est cette terre


3-brisure

ô combien de traces intouchables

ô combien de poursuites glacées

inaccessible,inaccessible est cette terre


4-moi

je suis le dénudé dans les rocs

je suis le boulimique dans les mers arides

mais déserte, inaccessible et déserte et inaccessible.

Habite les soleils


Habite les soleils
par
Yadine Aziz

Même si le soleil ne brille pas sur ton visage

le tien est soleil à celui qui n'a pas de soleil


tes yeux fixent le haut

tes joues sont arbres surélevés


le soleil est continûment présent

et l'arc-en-ciel le cadeau vivant


la rivière passe sous tes pieds embrasés

mais le feu change les choses et les sens


poème est la nuit qui lit tous les silences

pas d'attente en nous, tout est voyage !


le feu pleure, le soleil s'empare du mouchoir

si tu contemples la mosaïque de la lumière

le secret interviendra dans un couloir


toi c'est moi et ton moi c'est,sans doute, mon moi

pas d'attente en nous, ce sont les choses qui attendent

la sagesse c'est le surpassement de la vision

alors l'ombre est un voile !


habite le soleil brûlant pour s'illuminer de nouveau

pas de soleil, c'est toi le soleil


au loin tu rencontreras ce qui est proche en toi

laisse la voix de l'enlacement dire son mot humide

car la langue est une alchimie timide

Lecture


Lecture
par
Yadine Aziz [troubadeurt ]

Lecture Tu m'es venue scruter le fond du "lu" dans le tréfonds de mon âme

Tu m'es arrivée caresser par ta tendresse les déclinaisons de la nostalgie du Sens


Amène-toi ô lecture et lis mes molécules présentes/fuyantes

Brise-toi ô lecture affichée dans les bouteilles du lisible


Prends ta flûte, chante tes yeux, dénude le mercure de ton signifiant !


Et lecteur, appareille l'arche du "L"

lecteur, papillonne dans les étages du "E"

lecteur, habite le trou du "C"

lecteur, escalade l'orgueil du "T"

lecteur, lave-toi dans la baignoire du "U"

Et lecteur, contemple la posture du "R" !!!

L

E

C

T

U

R

E

Ville de l'effroi


Ville de l'effroi
par
Yadine Aziz

Qui a suscité les pleurs chez l'homme

peut être le ciel du présent;

l'histoire du passé;

le lac de la rencontre;

la place des sensations;

la fleur du coeur;

les images de la vie émises sur l'écran de pierre;

la terre de la fidélité;

la flèche qui vit dans les ombrages supérieurs?,,!

Quand murmure la ville de la peur

tu n'entends ni des voix étranges

ni des hilarités;

tu ne vois pas des fantômes voilés en noir;

tu entends rien qu'une réalité dévorée

qui demande la restauration;

c'est cela la ville de la peur.

île nue


île nue
par
Yadine Aziz

L'invisible du visage est sa vérité inaccessible

quand je vois un visage, mes yeux s'embrument;

notre charme est divin, notre quête est infirme !


Les larmes sont une pluie d'un corps sur une enclume;

plaies, pleurs..font un plat à nos pitoyables corps

d'un Dieu authentique vient le regard esthétique !


l'ombre est l'ombre d'une Ombre

et le néant est promesse d'une existence à temps

la symphonie jaillit d'un automne et un printemps

l'orchestrateur est l'abîme !


Traverse ton nuage et, à mon île, viens de bonne heure

ô connaisseurs de mon oiseau migrateur

quand l'être nu démolit les contours et les dorures

et quand les sirènes couvent les oiseaux en fêlures?!

vendredi 30 avril 2010

Lucide toi le temps !


Lucide toi le temps !
par
Yadine Aziz

Poisson fugitif est le temps ;
ce nomade indéfini éclaire le jour
ce témoin taciturne noircit la nuit.

Pour couler dans les ténèbres des océans…
Cette ovni part de la goûte, au ruisseau, à l’Océan.

Ainsi…
Hélas…
revenir s’oppose t-il au devenir ?!

Ce prédateur m’a agressé d’une blessure visible.
Mais comment le rendre visible lui l’invisible ?!

Vient le jour, à peine je communique avec le temps
Or le soir vient, le temps s’éclipse dans son terroir, le noir.
Quelle ironie de deux vivants solitaires !

Que dis-je sur le temps ?!
Lui, le maître des maîtres.
Lui, le poète des poètes.

imparfait Moi !


imparfait Moi !



Je suis le pêcheur vorace des poissons,

le nomade fini dans le temps,

le témoin bavard qui dérange la nuit.


Pour escalader le podium des terres…

Je pars telle une guêpe, au nuage, à la Tombe...


Ainsi…

Hélas…

S’afficher s’oppose t-il à se coucher ?!


Moi le ravisseur des choses du monde

Moi le clown des choses qui meublent le monde ?!


Vient le jour, à peine je voyage avec mon ombre

Or le soir vient, je m’arrête dans un lit des ombres

Quelle passage des jeux d'un "je" doublement fictif !


Que dis-je sur Moi ?!

Moi, le mystique des mystiques.

Moi, l’imparfait des imparfaits.

mardi 27 avril 2010

Ruses de la pieuvre


Ruses de la pieuvre
par
Yadine Aziz

Le rêve aujourd’hui est un amour

qui arrose le circuit sec de notre vie,

souffle une âme dans notre cimetière silencieux,

fait mouvoir les aiguilles de notre pendule rouillée.

Résurrection puissante est l’amour.


Là-bas, dans ces décombres paralysés

par la bombe des jours.

Là-bas, dans des îles inexplorées.

Nous creusons..

nous creusons par les escaliers de la pensée,

nous creusons par les pioches des yeux.


Nous sculptons…

nous sculptons nos mots dans l’erreur, dans le soleil.

Nous ourlons…

nous cousons notre amour

par les ficelles du récit et du symbole

pour embellir par un plumage autre

Le chemin, de notre vie, embrouillé.


Quoi ?


Les seringues des jours m’embaument

Sur le tapis du cruel Ramsès.


Asphyxiées, elles, nos voix.

Blessées, elles, nos voix

par les rasoirs des souffrances

par les rochers hostiles de Sisyphe.


Fatigués

nous sommes fatigués par le miroir,

par les miroirs des morts.

Fatigués

nous sommes fatigués par nos cadavres gisants

sur le pays de la pieuvre.


Un silence nous a tronçonnés, nous tronçonne,

où nos visages ont parlé des espérances du cœur.

Indésirable, ce cœur, seulement dans le pays de la pieuvre.

Regard !


Regard !
par Yadine Aziz

Une porte regarde les visiteurs,

une fontaine invite à un lavage d'yeux,

les flèches d'une horloge me percent.

Des aiguilles, des flèches, des flèches et des flèches..

un carrelage sillonné par des empreintes pédestres.

Seule, la mort dans le mausolée des lieux.

Du quotidien, de l'au-delà, des oiseaux dialoguent avec des oiseaux,

des tissus voyagent dans les squelettes des poutres,

un ciel bleu attend l'arrivée d'un soleil vierge,

des gobelets gisent dans les ventres de la fontaine:

murmures, soupirs, litanies...

Tapage de bois ou secousse du corps ?

Une corbeille se moque des mains et des bougies noires.

Arrêtez un instant- vous- !

Que la porte contemple les visiteurs !

Dans L'éloignement.....!


Dans L'éloignement.....!
par
Yadine Aziz

Dans la brume de la joie, j’existe,

dans les allées de l’indécision, j’existe.


Oiseaux farouches sont les mots,

plutôt l’écriture est tatouage d’un corps invisible ;

et le Texte m’attendait dans les édens de mon cœur.


Le mot m’a abandonné,

le miroir de la sagesse s’est brisé ;

plume sans encre, je subsiste.

Et je suis ce que je suis.

Le rêve s’est arrêté sur le fleuve d’un oreiller.

Peu de proximité,

tant d éloignement

éloignement, éloignement...

Le Chemin Caché


Le Chemin Caché
par
Yadine Aziz


Par doutes, j’avance dans une friche embrasée.

Mon chemin est lointain...

Ténébrion indomptable est mon temps

chemin lointain...

Tel un grabat épineux est mon lit

chemin lointain...

Des épis de feu est mon champ et je suis l'agriculteur

chemin lointain...

Je protège moi-même par le déluge

pour lors un magma autre m'emporte…

Mon chemin est lointain

Partant, je suis le ténébreux, l’illusion et la tombe

Laissez-moi dès lors roupiller sans souffle ni vent

car ce rêve est le divan de mon destin

Du sang de mon corps assassiné, des tsars barbares

s'alimentent

De la cécité de mes congénères, ils s'alimentent

boucherie, pâture et nature… ; de cela tout le monde

s'alimente...

Fulguration


Fulguration


Pourquoi penser la profondeur
et la profondeur deviendra une surface?!

Pourquoi l'océan est si grand
et la grandeur est petitesse dans l'existence?!

Ce n'est pas la rivière qui coule
Les parcelles, toutes, coulent...
Les sens courent, cavalent et flétrissent..
Je métaphorise


et la métaphore est extravagance
J’imagine

et les imaginations sont inconforts
Ma seule peur est de se perdre

Dans les reliefs de l'errance...
La lumière est pour toujours une grâce divine


pour les coeurs et les plumes..