mardi 4 mai 2010

Je veux !


Je veux !
par
Yadine Aziz

Je veux retourner à mon enfance

Je veux enlacer ma belle pluie première

Je veux être cet écolier avec son cartable magique

Je veux ce sentier magnétique où je me réjouissais

Je veux mon manteau grand et chaud qui me couvrait

Je veux ce pain, cette odeur d'une rivière d'autrefois

Je veux cette émotion, ce transport, cette aventure

Je veux ce coeur qui m'a aimé étonnamment

je veux cette intégrité...

et moi je ne veux pas une chose

et toi tu veux plusieurs choses !

Fragments


Fragments
par
Yadine Aziz


1- temps

mais retournent les vents, la pluie d'abat

et m'emmène la rivière vers les veillées

moi l'oiseau inconsidéré.

2-entretien

"je suis le feu et la cheminée" dis-je

"moi blanche nuit" les filles du temps disent

déserte, déserte, déserte est cette terre


3-brisure

ô combien de traces intouchables

ô combien de poursuites glacées

inaccessible,inaccessible est cette terre


4-moi

je suis le dénudé dans les rocs

je suis le boulimique dans les mers arides

mais déserte, inaccessible et déserte et inaccessible.

Habite les soleils


Habite les soleils
par
Yadine Aziz

Même si le soleil ne brille pas sur ton visage

le tien est soleil à celui qui n'a pas de soleil


tes yeux fixent le haut

tes joues sont arbres surélevés


le soleil est continûment présent

et l'arc-en-ciel le cadeau vivant


la rivière passe sous tes pieds embrasés

mais le feu change les choses et les sens


poème est la nuit qui lit tous les silences

pas d'attente en nous, tout est voyage !


le feu pleure, le soleil s'empare du mouchoir

si tu contemples la mosaïque de la lumière

le secret interviendra dans un couloir


toi c'est moi et ton moi c'est,sans doute, mon moi

pas d'attente en nous, ce sont les choses qui attendent

la sagesse c'est le surpassement de la vision

alors l'ombre est un voile !


habite le soleil brûlant pour s'illuminer de nouveau

pas de soleil, c'est toi le soleil


au loin tu rencontreras ce qui est proche en toi

laisse la voix de l'enlacement dire son mot humide

car la langue est une alchimie timide

Lecture


Lecture
par
Yadine Aziz [troubadeurt ]

Lecture Tu m'es venue scruter le fond du "lu" dans le tréfonds de mon âme

Tu m'es arrivée caresser par ta tendresse les déclinaisons de la nostalgie du Sens


Amène-toi ô lecture et lis mes molécules présentes/fuyantes

Brise-toi ô lecture affichée dans les bouteilles du lisible


Prends ta flûte, chante tes yeux, dénude le mercure de ton signifiant !


Et lecteur, appareille l'arche du "L"

lecteur, papillonne dans les étages du "E"

lecteur, habite le trou du "C"

lecteur, escalade l'orgueil du "T"

lecteur, lave-toi dans la baignoire du "U"

Et lecteur, contemple la posture du "R" !!!

L

E

C

T

U

R

E

Ville de l'effroi


Ville de l'effroi
par
Yadine Aziz

Qui a suscité les pleurs chez l'homme

peut être le ciel du présent;

l'histoire du passé;

le lac de la rencontre;

la place des sensations;

la fleur du coeur;

les images de la vie émises sur l'écran de pierre;

la terre de la fidélité;

la flèche qui vit dans les ombrages supérieurs?,,!

Quand murmure la ville de la peur

tu n'entends ni des voix étranges

ni des hilarités;

tu ne vois pas des fantômes voilés en noir;

tu entends rien qu'une réalité dévorée

qui demande la restauration;

c'est cela la ville de la peur.

île nue


île nue
par
Yadine Aziz

L'invisible du visage est sa vérité inaccessible

quand je vois un visage, mes yeux s'embrument;

notre charme est divin, notre quête est infirme !


Les larmes sont une pluie d'un corps sur une enclume;

plaies, pleurs..font un plat à nos pitoyables corps

d'un Dieu authentique vient le regard esthétique !


l'ombre est l'ombre d'une Ombre

et le néant est promesse d'une existence à temps

la symphonie jaillit d'un automne et un printemps

l'orchestrateur est l'abîme !


Traverse ton nuage et, à mon île, viens de bonne heure

ô connaisseurs de mon oiseau migrateur

quand l'être nu démolit les contours et les dorures

et quand les sirènes couvent les oiseaux en fêlures?!